Tais-toi, croise les bras
Sois sage, bouge pas
Tais-toi, lève le doigt
Bouge pas, t’as pas l’droit
Coups de martinet éreintent l’enfance
Père cinglé en bafoue l’innocence
Psyché brisée d’une âme mendigote
Quémande l’amour d’un obscur despote
Les genoux maternels sont vil refuge
La fourbe femme joue de subterfuges
A l’oppresseur tranquillement soumise
Muselle l’enfant d’une sourde emprise
Dans ma chambrette qui n’existe pas
Mes géniteurs forniquent dans leurs draps
Mes quatre ans suffoquent sur le châlit
Tandis que le vieux sonne l’hallali
Aux heures légères des amusettes
Le tortionnaire souvent tempête
Voit rouge et des jouets fait le saccage
Parbleu ! rire c’est n’être pas bien sage
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Les fols accès de colère assassins
Anéantissent l’esprit enfantin
Face aux cris de la bouche destructrice
Des murmures de haine se bâtissent
Tintin mon nounours tout désemparé
De mes larmes chaudes est inondé
Il ignore encore que notre vie
S’effondre avant même d’être bâtie
Pareille injustice me fait rebelle
Proférer une promesse très belle
De l’hérétique cracher sur la tombe
Avec toute la force d’une bombe
Ma destinée se perd lors qu’un fantôme
Vient asperger* de son divin syndrome
Les entrailles de mon âme mystique
Les voiler du trouble spectre autistique
Une quête infinie d’affection
Chimère de toute relation
Sacre d’éternels errements funestes
Au panthéon d’un royaume céleste
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